Jamais 203 / Kentin JARNO
Ouvrir un livre c’est très souvent se plonger dans un inconnu qui peut révéler son lot de bonnes ou de mauvaises surprises. Et ce mois de mai se termine par une plus que belle surprise puisqu’il s’achève sur un incroyable coup de cœur (plus un coup à l’âme) pour « Jamais 203 » de Kentin JARNO paru chez Nox Romans. Qu’est-ce que j’ai aimé cette lecture mais qu’est-ce qu’elle m’a malmenée !
Je connaissais l’auteur avec sa trilogie « Ce qui nous consume » qui avait été une très belle découverte de sa plume et de sa sensibilité. J’ai donc réitéré l’expérience avec cette romance contemporaine qui m’a intriguée dès sa sortie annoncée. Une question de feeling 100% gagnante pour ce qui me concerne.
De quoi ça parle ? Les cauchemars ne sont normalement que des mauvais rêves et pourtant, celui de Stella résonne comme vérité glaçante, une prémonition : dans 203 jours, la nuit de son anniversaire, son cœur cessera de battre. En dépit de sa nature cartésienne, Cole son meilleur ami et colocataire, décide de la croire. Mais surtout, il refuse de la laisser attendre la fin dans l’inertie. Il la pousse alors à rédiger une bucket list et lui promet de l’aider à la réaliser avant l’échéance. 203 jours pour que cette fille qui s’est toujours excusée de vivre ose enfin exister. Entre deux défis, leurs regards se croisent et se fuient. Leurs cœurs habitués à battre côte à côte, commencent à battre l’un pour l’autre. Et si ces 203 jours n’étaient pas la fin, mais le début d’une histoire d’amour qu’ils n’avaient jamais osé s’avouer ?
« Il n’y a rien que tu pourrais dire qui me ferait t’aimer moins, Stella. Je t’aime. Et mon amour n’est pas conditionnel. Il est inaliénable »
C’est une romance poignante que nous offre l’auteur pour explorer des thèmes forts tels que l’amitié, l’amour, la vie et sa fin parfois imminente qu’est la mort. Ces thèmes qui nous interpellent et nous interrogent sur l’existence dans sa globalité. Avec des émotions brutes et au travers des yeux de Stella – 22 ans – et de Cole – 23 ans -, il nous invite à nous interroger sur notre propre existence et sur nos priorités si l’on devait être amenés à nous remettre en question devant l’urgence d’une situation dont l’issue semble inéluctable.
Ce coup de cœur n’est pas vraiment une surprise puisque je me suis plongée dans cette histoire avec cette facilité qui me déconcerte à chaque fois qu’elle s’invite dans mes lectures. Une narration alternée, des flashbacks pour mieux cerner ces personnages tout en sensibilité auxquels je me suis attachée immédiatement grâce à la plume qui permet de s’immerger dans leur univers et dans leurs pensées. Mon cœur s’est plusieurs serré, mon souffle s’est parfois coupé d’émotion et les larmes se sont également invitées alors que j’espérais tant qu’elles m’épargnent.
« Tout le monde m’a toujours abandonnée. C’est ce que je mérite »
La base de l’histoire est une amitié tellement belle, tellement forte, qu’elle n’a rien de simplement anodine. Autant que l’amour à qui il est généralement réservé, elle s’écrit et se vit ici avec un grand A. Grâce à une subtile et si bien menée introspection, l’auteur nous emmène au plus profond des émotions et de la sensibilité de ses personnages, tant dans le présent que dans le passé. Il nous permet de capturer toutes les nuances dont ils sont composés ; les plus lumineuses comme les plus sombres, les plus bouleversantes comme les plus attendrissantes.
Dans ce roman, l’auteur a su éviter l’erreur de la précipitation en incluant beaucoup de douceur, de délicatesse et de patience à ces protagonistes qui voient leurs sentiments s’autoriser à être enfin honnêtes et à se révéler dès lors que la prise de conscience est enclenchée. Stella est véritablement touchante avec ses doutes, ses certitudes, ses peurs, ses espoirs et sa capacité à lâcher prise peu à peu pour avoir droit au bonheur avant qu’il ne soit trop tard.
« Fuir les autres est devenu une seconde nature. Un peu pour me protéger…beaucoup pour protéger les autres… »
C’est grâce à Cole, son meilleur ami, son pilier, que toute cette métamorphose est possible. Ce genre de personnage masculin aussi sensible et aussi intense dans ses émotions est malgré tout celui qui va porter l’histoire et lui apporter tellement d’éclat et de lumière. Vu les thèmes abordés, il est légitime de penser à une histoire triste – un mouchoir à portée de main est tout de même recommandé - et pourtant un sourire attendri ou un rire inattendu savent quand même être au rendez-vous.
« Je ne resterai jamais les bras croisés si quelqu’un te fait du mal. Jamais ! Et peu importent les conséquences »
A travers ce roman, Kentin JARNO nous fait prendre conscience de l’urgence de vivre pleinement tous ces instants tellement éphémères et à reconsidérer nos priorités face à un avenir qui peut s’interrompre à tout moment. Au-delà de ses personnages, de leurs émotions, de leurs forces et de leurs faiblesses, il nous intime de vivre intensément, d’aimer sans aucune retenue et de réaliser nos rêves sans attendre que la fin soit proche. Car, comme il le dit si bien, « On mesure seulement la valeur du temps du jour où il nous est compté ».
« Je vais aimer comme je n’ai jamais aimé. Profiter comme je n’ai jamais profité. Mourir comme je n’ai jamais vécu »
« Jamais 203 » s’inscrit dans la lignée de ces romans qui nous étreignent le cœur pour laisser nos sentiments démunis face à la force des émotions qui les submergent. Bien plus qu’un simple récit fictif, bien plus qu’une superbe romance poignante et inattendue, il nous offre une nouvelle définition de l’amour, qui ne peut nous laisser insensibles. Je ne peux pas vous obliger à lire ce concentré d’émotions mais je vous invite vraiment à vous laisser séduire à votre tour !
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